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Etape 48 : Saint-Girons / Bagnères-de-Luchon

112 km / 6h26 / 3485m D+ / 3 cols répertoriés (Col de Portet d'Aspet, Col de Menté et Port de Balès)

Une étape assez dingue aujourd'hui. J'ai vraiment connu toutes les émotions ... des pires au meilleures ! Je ne sais même pas quoi retirer de cette journée. Allons donc se satisfaire d'être arrivé à Bagnères-de-Luchon ! Départ sous le soleil de Saint-Girons avec un peu de difficultés ... sans trop pouvoir donner la raison précise, je suis pris de nausées depuis hier en fin de journée. C'est donc avec ces douleurs que j'avance péniblement jusqu'à Audressein, point de départ du premier col du jour, le Col de Portet d'Aspet (18 km à 3,1%). Des chiffres peu significatif car la quasi-totalité des 18 km est très facile. C'est seulement une fois arrivé dans le village du Portet d'Aspet, à 3 km du sommet que la pente se dresse brusquement (9% de moyenne). Les jambes répondent plutôt bien finalement et j'atteind le sommet sans trop de souffrance. Evidemment la chaleur est déjà très présente. Mais bon ... je commence à m'y faire ! Une fois en haut, je découvre plusieurs de spécimens. Outre cyclistes et motards habituels, un vélo couché arrive quelques minutes après moi. Cette fois, c'est à mon tour d'être pris de curiosité. Dans la descente, très abrupte et technique, je tente de ne pas connaître le même sort de Fabio Casartelli, dont la stèle est édifiée versant Aspet, ou plus récemment de Philippe Gilbert. Me voilà ensuite rapidement au Pont de l'Oule ou la seconde ascension démarre. Le Col de Menté (10,9 km à 6,5%) me fait face. Dès le début, je parviens à revenir sur un anglais ... en crocs ... sur un vélo de route ... Durant toute l'ascension, un petit jeu de poursuite se dessine avec un cycliste situé quelques dizaines de mètres derrière moi. Malgré la difficulté de ce col et la chaleur, encore et toujours, je grimpe d'un bon train et parviens même à augmenter mon avance sur mon poursuivant. Ce Col de Menté ne se laisse pas vaincre si facilement mais j'éprouve vraiment de bonnes sensations dans cette montée. Une fois en haut, je reçois les félicitations de mon poursuivant et repars après avoir avalé ma petite collation. Descente très sinueuse cette fois-ci puis quelques kilomètres de plat sur les routes désertes de Haute-Garonne. Rapidement viens le clou du spectacle avec l'effrayant Port de Balès (18,9 km à 6,3%). 8 premiers kilomètres, pourtant faciles me semblent déjà interminables. Les douleurs reviennent, la chaleur est inébranlable. Puis viens le début des véritables hostilités. Les 10 derniers kilomètres sont terribles avec de très réguliers passages au-delà de 10% de moyenne. Panne sèche complète pour moi, plus rien ne répond, les jambes ne semblent plus capables de fournir quelconque efforts, la tête chauffe et même l'intégralité du corps semble perdu dans une fatigue dévastatrice. Je décide de m'arrêter une première fois pour reprendre mes esprits, mon souffle et un peu de sucre. Rien n'y fait, ça ne s'arrange pas ... A 6 km du sommet, je me rapproche du pire scénario avec une crevraison de la roue avant. Dans un moment si difficile moralement, il est difficile de contenir ses nerfs et de rester serein. Je me lance alors, pour la première fois de ma vie, dans une opération "changement de chambre à air". Le pneu est troué, mais "par chance", le trou se situe sur le côté et non sur le dessous, ce qui me permet de repartir en espérant que cela tienne bon jusqu'à Luchon. Les derniers kilomètres sont interminables. Malgré la pause liée à la crevaison, les forces me manquent pour avancer convenablement. Les raisons seraient nombreuses pour me faire détester ce col mais la lumière revient à 2,5 km du sommet. Les pentes sont toujours aussi ardues mais la sortie du sous-bois offre soudain un paysage fantastiques, un vrai final de col pyrénéen. C'est majesteux et ça redonne des ailes, comme par magie. Je retrouve donc de l'énergie, venu de nulle part qui me permet de profiter de ces derniers moments tout en haut du Port de Balès. Beaucoup d'émotions se bousculent au sommet après ces nombreuses péripéties. Longue descente jusqu'à Bagnères de Luchon, sinueuse et jonchée au dessus du vide dans un premier temps puis rapide par la suite. Je trouve à ma plus grande joie un magasin de vélo ouvert à l'entrée de la ville en ce dimanche. Je change ainsi mon pneu troué à l'avant et revoilà mon vélo en bon état. Un tartare de boeuf et une coupe de glace viennent mettre fin à cette journée mouvementée. Je dors en chambre d'hôte pour la nuit avant d'attaquer une dernière étape de montagne très difficile dans cette première partie de 4ème période.

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