Etape 56 : Lourdios-Ichère / Sangüesa, Espagne
- Rémi Collavet
- 14 août 2018
- 3 min de lecture
159 km / 6h42 / 2773m D+ / 4 cols dont 1 répertorié (Col de la Pierre Saint-Martin)
La nuit n'a malheureusement pas mis un terme au temps maussade. Je retarde donc un peu mon départ en espérant au minimum voir cesser la pluie. J'en profite pour en apprendre d'avantage sur l'activité originale à laquelle s'attèle Nicolas et Marie-France : l'élevage de porc gascon, avec qui mon vélo a d'ailleurs partager le hangar pour y passer la nuit. Mission accomplie, après cette belle découverte, la pluie décide de s'interrompre. Me voilà donc parti, une nouvelle fois en direction de l'Espagne. Petit tour par Oloron-Sainte-Marie puis retour sur les premiers kilomètres du Col du Somport jusqu'à Bedous ou 4 ascensions vont se succéder les uns aux autres. Le Col de Houratate est le premier à me faire face. Des petites routes de montagnes, de forts pourcentages par moments et quelques gouttes, voilà les principales caractéristiques de mon ascension. Une petite descente plus loin et viens le tour du Col de Labays. Toujours de petites routes étroites au revêtement bien moyen, toujours de forts pourcentages atteignant plus de 10% par endroits et le brouillard vient, en outre, s'inviter à la fête ! Un brouillard peu dense mais très humide prenant le relais de la pluie. Une fois au sommet, la frontière est proche et je tente de m'accrocher au minuscule coin de ciel bleu que j'aperçois au loin à travers la désolante grisaille. Il me reste alors 7 kilomètres pour atteindre le point culminant de la journée, à savoir le Col de la Pierre Saint-Martin, à près de 1800m. Je retrouve de jolies routes, des troupeaux d'alpages de chèvres et de vaches, et de beaux points de vue, un peu gachés par les nuages omniprésents. Je franchis le sommet, légèrement refroidi, mais à nouveau, le phénomène observé ces derniers jours se vérifie encore aujourd'hui ! A peine la frontière passée, il ne faut pas beaucoup de kilomètres pour retrouver un grand et beau soleil qui réchauffe et redonne du plaisir à rouler. Je trouve cela bluffant et plus je m'éloigne de la France, moins les nuages sont nombreux au dessus de mon casque pour finalement laisser place à un ciel entièrement bleu au niveau du Lac de Yesa. Il est presque 18h lorsque j'entame le contournement de ce joli lac d'est en ouest et le soleil est encore chaud et haut dans le ciel ! Un beau moment de vélo ! Dans le final de l'étape, j'ai été stupéfais par un vent très puissant ! Jamais je n'avais eu à faire à tant de puissance ! Complétement dépassé, j'ai encore eu l'immense chance d'être aidé par la bonté et la générosité d'un "cycliste" espagnol. Me voyant en détresse face aux incroyables rafales, celui-ci m'a extrêmement gentiment proposé de me mettre dans la roue de son engin, mélange de vélo electrique et de scooter. Les rafales étant tourbillonantes, je bataillais tout de même pour rester dans sa roue malgré son aide et sa bienveillance extrême, lui qui essayait de trouver une allure correspondant à mes dernières forces. Dans une dernière grande descente avant Sangüesa, et sans mon abri du vent, parti quelques kilomètres plus tôt, j'en suis même venu à sortir volontairement mes chaussures des cales afin de pouvoir maintenir un meilleur équilibre sur le vélo. Terriblement déstabilisant. Et comme quoi la pente n'est pas la seule à pouvoir faire souffrir un cycliste. Au final, je me souviendrais longtemps de ce terrible affrontement contre le vent de Sangüesa, ville que je rallie en fin de journée. Je suis accueilli chez Fernando et sa famille pour la nuit. Merci pour votre accueil !!