174 km / 6h43 / 2167m D+ / 1 difficulté non répertoriée
Le nombre de jours de cette aventure se compte désormais avec 3 chiffres ! Il s'agit déjà du 100ème jour depuis mon départ ! C'est un départ poussif mais correct qui m'amène jusqu'à Blamont. Je ressens tout de même la fatigue après 10 étapes consécutives sans jour de repos. Je prends une portion de nationale jusqu'à Héming avant d'attaquer les choses sérieuses. Une première grosse côte entre Abreschviller et Saint-Quirin puis l'ascension du Col du Donon. 20,7 km à 2,20% de moyenne, c'est loin d'être effroyable mais il s'agit tout de même enfin d'un vrai col. Et quel désastre que ce début d'ascension ... totalement incapable de fournir le moindre effort ! Les 15 premiers kilomètres ne sont que des faux-plats montants et je ne parviens même pas à tirer mon grand plateau. Me voilà à l'agonie sur des pentes ridicules à 15 km/h. Totalement à l'arrêt, je m'arrête à deux reprises pour tenter de réagir. Il a fallu y aller alors j'y suis aller ... comme à la guerre, les dents serrées, maillot grand ouvert, car oui, il a fait très chaud cet après-midi, la température dépassant même les 25° ! Aux bons souvenirs des cols pyrénéens sous la chaleur du mois d'août ! J'ai finalement vaincu ce col du Donon. Très frustré de ma performance, j'ai véritablement pris cela comme une défaillance physique et mentale. J'ai eu la chance de rapidement réalisé que ce n'était finalement peut-être pas vraiment le cas ! La montagne revient et je ne peux plus me permettre autant d'attentes au niveau de ma vitesse moyenne et de mon rendement. Je dois retrouver ce rythme si propre aux ascensions et qui en font tout leur charme ! Il était difficile de réaliser que je n'avais plus les moyens de rouler aussi vite que sur toutes les étapes de plaines sans réellement réflechir au fait que le profil de mon étape ne s'y prêtait plus. C'est donc en ayant pris conscience de cela que j'ai abordé les difficiles pentes menant au Struthof, une dizaine de kilomètres à près de 7% de moyenne dans lesquels j'étais véritablement un autre cycliste, et le plaisir était immense. Retrouver ces sensations si propres aux difficultés, la gestion de son effort et la douleur des pentes ... Quel plaisir, véritablement ! Je n'avais pas le sourire aux lèvres mais je l'avais au fond de moi ! Un petit mot sur le camp de concentration du Natzwiller-Struthof, seul camp de concentration installé en France en 1941 par les nazis. Les atrocités commises au Struthof contrastent avec la beauté du lieu, le Mont Louise, qui offre une superbe vue sur les Vosges environnantes. Léon Boutbien, déporté français disait à ce sujet : " Ceux qui admireront la beauté naturelle de ce sommet ne pourront croire que cette montagne est maudite parce qu’elle a abrité l’enfer des hommes libres". Après ce moment émouvant, j'ai également retrouvé le plaisir des descentes, les vraies descentes sur plusieurs kilomètres avec des courbes géniales comme celle que j'ai eu le plaisir de descendre à ce moment-là jusqu'à Andlau dans les sous-bois de la station du Hohwald. J'ai retrouvé ensuite un paysage viticole à perte de vue avant de rentrer dans les petits villes autour de Strasbourg. Il n'est toujours pas très agréable de rouler dans ces grandes villes mais il faut reconnaître que Strasbourg est très avance sur les autres villes françaises en terme de dispositifs de circulation pour les vélos. Mes hôtes de Strasbourg m'ayant averti samedi soir qu'ils ne pouvaient plus me recevoir, j'ai dû chercher une solution en urgence afin de trouver un hébergement pour ces deux jours prévus en Alsace. Je remercie donc du fond du coeur Camille, étudiante en école d'orthophonie qui a très gentiment accepté de m'héberger dans son petit studio. Merci également à Mélanie de m'avoir permis de la contacter. Au programme de ma première soirée strasbourgeoise : dégustation d'une authentique tarte flambée et promenade dans les jolies ruelles de la ville illuminée jusqu'à la magnifique cathédrale Notre-Dame de Strasbourg.