137 km / 6h06 / 2810m D+ / 8 difficultés dont 2 répertoriées (Col d'Hahnenbrunnen et Col du Ballon d'Alsace)
Troisième et dernière étape dans le massif des Vosges au programme de mon Tour de France. Ce matin, mon départ est retardé puisque j'ai eu la chance de rencontrer l'un des journalistes du journal local Vosges Matin. Une petite interview et quelques photos ont donc précédés mon départ. Merci beaucoup à Vosges Matin pour l'intérêt porté à mon projet et merci également à Géraldine et son papa pour avoir permis cette rencontre. Je prends la route autour de 10h15 pour une nouvelle grosse journée ponctuée par de nombreux cols. Quelques kilomètres de plat jusqu'à Vagney permettent de chauffer un peu les jambes, et voici que le col de Sapois, première difficulté de la journée, arrive déjà ! Une ascension élémentaire de 9 km à 4,4% de moyenne, parfait pour débuter une journée agitée ! Je bascule vers Gérardmer au niveau du joli lac qui borde la ville. Je me permet d'en faire le tour sous les premiers rayons de soleil mais aussi les premières rafales de vent ! De nombreux petits voiliers profitent de ces éléments pour naviguer sur le lac. Direction La Bresse ensuite avec deux grosses côtes : le Col du Haut de la Côte et le Col de Grosse Pierre. Les choses vont se corser désormais, du point de vue de l'étape avec le retour sur la route des Crêtes via le Col de Bramont et la route des Américains, et au niveau de la météo puisque le vent s'intensifie au fil des heures. Le Col de Bramont, 4ème ascension de la journée, reste encore relativement accessible et la Route des Américains qui le succède pour rejoindre la route des Crêtes est très agréable, tout en sous-bois à travers une petite route escarpée. Le point de jonction entre les deux routes marque mon retour dans le Haut-Rhin. Une fois sur la Route des Crêtes, je passe le col d'Hahnenbrunnen avant de retourner une nouvelle fois au sommet du Markstein. Le temps se gâte alors de manière importante. De très fortes rafales latérales viennent rendre ma progression extrêmement difficile, même en montée, au point de devoir parfois sortir la cale de la pédale afin de garder l'équilibre. Je me retrouve complétement bloqué au sommet du Markstein, ne voulant pas prendre de risques avec un tel vent en descente ! Les chaises des terrasses se baladent, les drapeaux sont constamment à l'horizontal et je me retrouve à m'abriter derrière un cabanon. C'est finalement en observant un groupe de cyclistes anglais au loin prendre la descente vers Kruth que je me lance à leur poursuite. Le vent est toujours aussi violent mais le fait de ne pas se sentir seul dans ces conditions me rassure à poursuivre ma route. Je réussis à les rattraper et même à les dépasser dans des conditions dantesques. Le temps est encore sec mais le vent est si puissant qu'il entraine une véritable pluie de feuilles, de brindilles et de fruits à coques dans tous les sens sur la route. Ayant survécu à la descente, je me retrouve sur les bords du lac agité de Kruth-Wildenstein ! Quelques gouttes à ce moment-là et puis un bienheureux moment d'accalmie me permet de grimper les deux cols suivants : le Col d'Oderen (7 km à 5,6%) et le Col de Page (1,6 km à 8%). Retour dans la vallée du département des Vosges à Bussang puis Saint-Maurice-sur-Moselle, point de départ du Col du Ballon d'Alsace (9km à 6,8%), dernière difficulté de la journée et certainement la plus coriace. Les jambes me suivent encore bien aujourd'hui malgré les conditions loin d'être optimales. Le vent revient petit à petit dans cette ascension et le ciel s'assombrit fortement. Il faut faire vite ! J'ai donné tout ce que j'avais dans cette ascension, les jambes brûlaient mais cela m'a fait du bien de me dépasser et d'aller au bout de moi-même ! Au sommet, le ciel ne m'a laissé que quelques secondes pour avaler une banane et mettre ma veste avant d'abbatre une nouvelle tempête dans la descente ! La descente, qui cela dit est superbe et doit être très appréciable dans de bonnes conditions, devient un enfer ! Des litres et des litres d'eau, un vent toujours plus violent, les feuilles et les fruits des arbres tombent de partout rendant la route encore plus dangereuse et glissante. Je descend à bloc, presque à l'aveugle, mes lunettes étant totalement trempée ... Un épisode digne d'un cataclysme ! Le cyclisme, c'est avant tout se battre contre soi-même, mais c'est aussi parfois se battre contre les éléments ! Ce n'est pas toujours facile de lutter contre la nature qui décide de rendre l'étape encore plus difficile qu'elle ne l'est déjà, mais cela fait partie du charme du cyclisme. Depuis le départ, je me suis toujours promis à moi-même d'aller jusqu'au bout quoi qu'il arrive ... Accident, fatigue, douleur de l'effort ! Les intempéries font aussi partie de ces choses que l'on doit être capable de surmonter pour parvenir au bonheur de la réussite ! Je parviens finalement à rejoindre la ville de Belfort, qui, comme tout les grands centre-ville, n'est pas très agréable à traverser, encore plus dans le froid et sous la pluie ! La journée s'est finalement bien terminée avec le superbe accueil que j'ai reçu chez Benoît et Nathalie ainsi que Yann et Raphaëlle, deux de leurs 4 enfants. Un très grand merci pour votre gentillesse, j'ai été très heureux de vous revoir et de partager une soirée avec vous !
Merci les Vosges pour ces beaux souvenirs que vous me laissez ! 24 cols en 3 jours, mission accomplie !