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Etape 102 : Menthon-Saint-Bernard / Saint-Jean-de-Tholome

104 km / 4h57 / 2597m D+ / 5 difficultés dont 2 répertoriées (Col de la Croix Fry et Col de la Colombière)

Le voilà ! Le grand jour ! Le 120ème ! Je dois dire qu'il n'y a pas eu un seul jour depuis mon départ où je n'ai pas pensé, imaginé, rêvé à cette dernière journée, de comment allait-elle se passer, de comment j'allais le vivre ! Et pourtant, aujourd'hui je n'ai pas l'impression de me rendre compte de tout cela. Je sais que je vais réussir cette folle aventure, je sais que je suis extrêmement heureux de cela mais je ne réalise pas que tout se termine aujourd'hui ! Après un été magnifique, c'est malheureusement sous la pluie que je prends le départ de cette dernière étape à Menthon-Saint-Bernard. Un petit col d'entrée, le Col de Bluffy (3,5 km à 4%), le 246ème que je franchis. Rien d'effrayant, plutôt agréable à monter, il permet d'admirer le joli château de Menthon, que l'on remarque sur la droite de la route pendant l'ascension. La route jusqu'à Thônes se passe très bien ! La circulation est très faible en ce dimanche matin et la très fine pluie n'est pas trop gênante. Au départ de Thônes se dresse le Col de la Croix Fry (13 km à 6,6%) comme première véritable difficulté de la journée. La pluie s'intensifie alors pendant l'ascension. Celle-ci m'est très familière et cela aide beaucoup quant à la gestion de l'effort. Globalement, les pentes ne sont pas très cruelles, excepté à la sortie de Manigod où l'on retrouve 2,5 km à 10%. Les jambes répondent bien et le col est vite avalé. Le seul ennui vient du temps, la pluie s'est arrêtée, et ce de manière définitive, mais la température reste très basse et la descente vers Le Grand-Bornand ne va pas améliorer la situation. Je franchis par la même occasion le Col de Saint-Jean de Sixt entre La Clusaz et le Grand-Bornand. Une fois arrivé dans la célèbre station de ski haut-savoyarde, je m'apprête à affronter le plus beau et le plus emblématique des cols, celui que je connais par coeur ... Le Col de la Colombière (11,7 km à 6%). Parce que cela devait se finir là où tout a commencé ! 6 ans après être monté pour la première fois de ma vie sur un vélo de route sur ses pentes, la Colombière vient aujourd'hui clore, de manière symbolique, mon parcours et mon aventure. Pour moi tout cela a beaucoup de signification, la boucle semble bouclée, le premier chapitre de ma vie ce cycliste s'achève ici ! Pour dire quelques mots au sujet de l'ascension en elle-même, elle ne présente pas beaucoup de difficultés par ce versant là. De manière très étonnante, j'ai eu la sensation de ne jamais l'avoir trouvé aussi facile ! Pourtant, pour l'avoir grimpé des dizaines de fois, rares sont celles où les conditions étaient aussi défavorables. En effet, en plus du froid, à 3 km du sommet, un épais brouillard à donné une dimension encore plus forte à cette ascension ! La visibilité était très faible, mais après tout, la Colombière, je pourrais la monter les yeux fermés ! Au bout de cet effort si plaisant, le panneau du col surgit des nuages, me voilà chez moi ! Je bascule prudemment vers le Reposoir, le temps de descendre sous le brouillard, puis je poursuis rapidement jusqu'à Scionzier. Scionzier, Marnaz, Vougy, Marignier, l'arrivée approche ! Je me fait mal une dernière fois pour le plaisir avec la petite côte d'Ayse juste avant de redescendre sur Bonneville. Je termine mon étape par la Côte d'Hyot, que je me permet de répertorier comme 250ème et dernière difficulté de mon aventure. Il s'agit là d'une "petite" côte, de 9km de long, tout de même, jusqu'au chef-lieu de Saint-Jean de Tholome. Une côte que j'ai emprunté tous les jours pendant des années et des années, que ce soit pour me rendre au lycée ou lors de la quasi totalité de mes sorties en vélo. Mais jamais, je ne l'ai grimpé avec autant d'émotions qu'aujourd'hui, je n'avais pourtant toujours pas la sensation que tout allait se terminer dans quelques minutes. Je retrouve Aubin à Faucigny, venu m'accompagner, du mieux qu'il pouvait, sur les 4 derniers kilomètres. Les premiers kilomètres étaient à tes côtés et les derniers l'ont également été. Merci pour tout ! C'est finalement autour de 14h45 que je retrouve ma commune de Saint-Jean de Tholome. J'ai eu droit à un comité d'accueil exceptionnel dont la présence de chacun m'a profondément touché. Merci à tous pour votre accueil, vos sourires, vos compliments ! Je ne pouvais difficilement rêver meilleure fin pour cette aventure fabuleuse. Une belle chanson et un magnifique discours de mon Papa, articulé autour d'un podium, sont venus conclure cet après-midi mémorable. Il était difficile d'exprimer la grande diversité des émotions qui me traversent à ce moment, tellement nombreuses que je parraissais n'en ressentir aucune.

Je ne manquerai pas de rédiger un dernier article, dans quelques jours, le temps de prendre un peu de recul sur cette aventure, désormais terminée, afin d'exprimer mes remerciements et mes sentiments.

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